Escale à Marrakech 2013








                           

                       

                                    Le soleil perce timidement entre les ruelles, on passe sous des arcades en se créant un passage le long d'étroites échoppes, ça semble être un labyrinthe, et pourtant, impossible de s'y perdre . Chaque dédale mène à la place Djema-el-fna.
On pénètre ici dans un monde fascinant, dépaysant et contrasté, tantôt paisible comme les souks des forgerons ou des charpentiers, tantôt agressif à cause de l'insistance des vendeurs dans les autres souks. Nous marchons dans un décor des mille et une nuit sans se rendre compte des kilomètres.
Après quelques heures dans ses ruelles exiguës et plutôt bruyantes, nous éprouvons le besoin de fuir cette médina, sortir de ce capharnaüm.....  cessé d'être perpétuellement sur la défensive à l'insistance des vendeurs et faux guide du coin. De retour sur "la place" nous empruntons le bus local n°1 au square Foucauld et très vite nous sommes ensorcelés et apaisés par l'harmonie du jardin de Marjorelle. Ses allées ombragées, ses plantes exotiques, ses couleurs primaires très vives et ses nombreux oiseaux venue s'y réfugier, comme nous on s'arrête  prendre un thé à la menthe,  tranquille, comme disent les Marocains !






                                    Les paysages y sont de plus en plus verdoyants et l'air de plus en plus frais. Ce matin, nous avons quitté la ville pour les montagnes du haut atlas. Rachid, le loueur de voiture, nous attendait sur la place Moukef, lieu stratégique proche de notre riad. Chaque matin, même scénario , sortir de ses ruelles encombrées , afin que nous puissions prendre le volant sur des routes moins hostiles.
On pénètre véritablement dans la vallée de l'Ourika après une petite heure de route, quelques souks de poteries, des vendeurs ambulants puis une succession de passerelles enjambe l'Oued. Sur l'autre rive, une multitude de restaurants de couleurs tendances "carnaval"  ! Beaucoup , beaucoup trop de touristes à mon goût . Perchés sur la montagne, des villages qui semblent surgir du passé , adossés au plateau , dominant la vallée fertile avec leurs silhouettes basses construites de brique de terre et de pisé. 
Nous continuons la route jusqu'au bout, au village de Setti-fatma, point de départ pour de nombreuses randonnées, nous sommes face au Toubkal, le sommet  le plus haut du Maroc , j'étais venu en faire l'ascension il y a presque 10 ans ( post plus complet, à suivre) 
Sur les sentiers on bavarde avec les Berbères en buvant le thé, ils semblent avoir des rapports humains d'une grande sincérité . Ils  vivent dans la montagne à 3 ou 4 heures de marche du village, les enfants , nous réclament timidement le célébrissime stylo, nous partageons des gâteaux avec eux. Des clichés Marocains entre deux mondes , le mode de vie de l'Atlas. Impossible de ne pas se rendre au souk de Tnine l'Ourika un peu plus loin dans la vallée .C'est le plus intéressants des environs de Marrakech .
Fruits et légumes, étales de viande, tissus, jouets, barbiers, arracheur de dents......... Un vrai folklore.
Demain nous partirons entre terre et mer sur la façade Atlantique , cap Essaouira.



                           Des oliviers, des arganiers puis soudain le vent de la côte. La cité nous fait face, elle est cernée par des remparts couleur terre que surmontent les profils de ses maisons blanches.
Le vent souffle à Essaouira, d'ailleurs la plupart de sa flottille semblent bien abritées dans son port. L'activité n'est pas vraiment intense, mais quelques pêcheurs vendent encore du poisson sur les quais, sous les cris incessants des mouettes.
Nous nous abritons du côté de la médina  bien différente de celle de Marrakech , beaucoup plus clean avec ses ruelles très colorées . Quelques achats en bon touriste avant de trouver un resto.
L'océan est déchaîné, les vagues se brisent sur les remparts . Nous ne pouvons  partir avant de faire un tour sur les dunes et la plage, c'est le QG des windsurfers et des bars branchés.




                         Le haut atlas, c'est un peu la frontière naturelle du Maroc, la montagne avant le désert , plutôt aride, parsemés de villages isolés  et habités essentiellement par les Berbères .
On y trouve des hauts plateaux, des cols, tel celui que nous empruntons le Tizi aït-imguer et plus haut le Tizi n' tichka pour nous rendre à la kasbah en pisé d'Aït Ben Haddou . Classée UNESCO, situé à quelques kilomètres de Ouarzazate, elle est un exemple frappant de l'architecture du Sud Marocain, avec ses murs en terre rouge au bord de l'oued . A l'intérieur des remparts se trouvent une ancienne ville ksar, puis au sommet de la colline, planté au milieu, le grenier fortifié de la kasbah. Il faut vraiment y monter pour apprécier la vue,  falaises vertigineuses, sable, roches, gorges, ruines, tout est ocre à perte de vue, puis parfois dans une vallée, une oasis, une palmeraie avec ses vergers.
Petit à petit, le soleil descend derrière l'atlas, il est plus que temps de reprendre la route, encore 4 h dans la voiture. Sur l'option proposée par le loueur, nous empruntons l'autre route  pour atteindre Tizi n' tichka via Telouet. Bien mal nous en a pris !
Au bout d'une heure, c'est la nuit et le bitume devient poussière , une piste, des trous pendant une heure, la galère !
Bien content de retrouver la ville rouge et  notre riad , afin de dégusté  un succulent tajine aux pruneaux .




                                                         C'est l'histoire d'un petit crocus qui fleurit en automne, dont l'on extrait méticuleusement ses stigmates afin d'obtenir le safran.
Ce matin, nous sommes retournés du côté de Tnine Ourika à la conquête des champs de safran unique dans la région de Marrakech.
La Safranière de l'Ourika, c'est un havre de paix, avec ses hectares d'oliviers centenaires, ses savoureux agrumes et ses plantes exotiques. Au mois de novembre, c'est la récolte de l'année, la floraison dure approximativement 3 semaines, la cueillette se fait au petit matin, fleur fermée, pour éviter le traumatisme de ce qui va devenir l'or rouge.
Pendant la récolte, les femmes du village se mobilisent, ce sont elles qui ramassent et émondent les fleurs mauves afin d'extraire leurs stigmates et d'obtenir la couleur rouge sang du safran.
C'est un travail très minutieux que l'on assiste sans un mot, juste en admiration .Viendra l'étape du séchage électrique par air chaud pulsé , avant d'entreposer à l'abri de la lumière et dans un endroit sec le safran.
                 Quelques chiffres: pour 1 Kg de safran , il faut                            200000 fleurs.
De retour au riad, on papote, on rigole, on repense à la semaine, au soleil autour d'un  thé, on a les doigts tout collants de pâtisseries trop sucrés, demain, derniers achats dans les souks, dernière ambiance . Ce soir, c'est la fête dans les rues, c'est la fête des enfants au Maroc, Achoura, sur fonds de tam-tam et bataille d'eau, le folklore va atteindre son apogé sur la place Djema-el-fna .







                      

                                Comeback, sur les pentes arides et parfois enneigées du Djebel Toubkal (4167m) , le point culminant de l'Afrique du Nord .
Point de départ de l'ascension, Imlil, une dizaine de trekeurs sac au dos et motivés comme jamais s'apprêtent à vivre 5 jours dans les montagnes de l'Atlas avec cinq mules et leurs muletiers, un cuisinier et un guide.
Très vite, le décor devient aride et désertique,  quelques maisons par-ci par-là pour boire le thé et les dénivelés s'enchaînent  avec plus de 1500m. Premier refuge à 2700, après 7 heures de marche , c'est déjà très joli, la montagne est noire avec de la neige éternelle sur ses flancs.  La cuisine au camp est copieuse et l'équipe très sympa .
Le lendemain, après 6 heures de marche, nous arrivons au refuge Neltner à 3200m, camp de base pour nombreux randonneurs en attente d'ascension. Acclimatation à l'altitude au bivouac du refuge dans une ambiance très sport. La question sur toutes les lèvres , vais je réussir ? A vaincre l'altitude, à gravir les 1000m .
Réveil à l'aube et départ 6h a la frontale, il fait tout juste frais, la pente est forte et régulière. Le jour se lève à mesure que nous prenons de l'altitude, le spectacle n'est franchement pas désagréable.
Plus haut, le soleil nous réchauffe, l'oxygène se fait rare, chaque pas est un effort, 3700m  reste difficile pour tout le monde, mais  nous arrivons tous sur la longue arête, celle qui nous conduit au sommet. Le vent souffle , les perspectives sont alors exceptionnelles, malgré une brume de chaleur qui atténue les couleurs et les reliefs .
Il y a du monde autour de la célèbre pyramide métallique, point culminant : 4167m.
Le panorama vaut vraiment le coup, c'est magnifique . 


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